Les actualités technos qui ont marqué 2022 (et qui marqueront 2023)
Elon Musk se paye Twitter
Il est difficile de faire un retour sur le secteur des technologies en 2022 sans commencer par le rachat de Twitter par l’entrepreneur Elon Musk.
Accent mis sur l’abonnement payant, diminution marquée de la modération, licenciements massifs, amnistie pour les utilisateurs bannis de la plateforme, rapprochement avec les conspirationnistes de droite : le PDG de Tesla et de SpaceX semble pressé de transformer de fond en comble le réseau social qu’il a acquis en octobre — avec d’autres investisseurs, comme le prince Al-Walid ben Talal d’Arabie saoudite — pour 60 milliards de dollars.
Reste à voir quelles seront les répercussions de ce rachat dans l’industrie, mais déjà, d’autres réseaux sociaux sont nés, comme Post.News du cofondateur du service de navigation GPS Waze, ou ont gagné en popularité, comme Mastodon.
L’explosion des IA créatrices
La tendance la plus étonnante de 2022 est l’arrivée des intelligences artificielles (IA) créatrices, capables notamment de générer des images à partir de requêtes textuelles.
Depuis la publication de mon article sur le sujet, en septembre dernier, la technologie s’est améliorée, offrant des images encore plus réalistes.
Ces IA créatrices sont même déjà intégrées à différents logiciels. Dall-E peut ainsi être utilisée dans le nouveau logiciel Microsoft Designer afin de réaliser par exemple des cartes de fête ou des affiches. L’application de design de mode CALA permet quant à elle de se servir de cette technologie pour accélérer la création de vêtements.
Et il n’y a pas que des images qui sont à la portée des intelligences artificielles. Au début décembre, les réseaux sociaux ont été pris d’assaut par des captures d’écran de ChatGPT, un outil conçu pour converser d’une façon réaliste avec une IA.
ChatGPT est une évolution du modèle GPT-3 lancé en 2020, mais plus simple d’utilisation (il suffit de converser comme on le ferait dans un logiciel de messagerie) et plus réaliste. Déjà, l’outil a été utilisé pour écrire des livres pour enfants et programmer des logiciels (puisqu’il maîtrise plusieurs langages informatiques), notamment.
La question est maintenant de voir quelle face de ChatGPT retiendra l’attention en 2023 : ses prouesses, ou encore les abus qu’il sera possible de faire en s’en servant, comme inonder le web et les réseaux sociaux de désinformation ou tricher à des examens.
Le droit à la réparation fait du chemin
L’année 2022 marque un tournant pour le droit à la réparation, qui vise à réduire la surconsommation et à contrer la désuétude des gadgets électroniques. Ce concept se concrétise de plus en plus avec l’avancement de différents projets de loi, notamment aux États-Unis et en Europe.
En France, un nouveau « bonus » à la réparation a aussi été instauré en décembre pour financer en partie la remise en état de produits technologiques chez un réparateur indépendant approuvé, des machines à café (environ 14 $) aux téléviseurs (environ 43 $).
Les entreprises privées ont aussi fait du chemin en 2022. Apple, Google et Samsung facilitent désormais un peu les réparations à la maison, et des modifications importantes apportées par Apple au design interne de l’iPhone 14 le rendent plus simple à remettre en bon état.
Il y a encore beaucoup de travail à accomplir pour les défenseurs du droit à la réparation, surtout au Canada, qui traîne de l’arrière par rapport à l’Europe et aux États-Unis. Mais chose certaine, l’année 2022 se termine sur une meilleure note qu’elle a commencé.
Cryptomonnaies : la confiance s’effondre
L’année 2022 est certainement une année à oublier pour le secteur des cryptomonnaies, pour qui plus rien ne sourit.
Et il n’y a pas que la chute marquée des cryptomonnaies (la valeur de l’ether et du bitcoin, les deux principales cryptomonnaies, a diminué d’environ 70 % de décembre 2021 à décembre 2022) dont il faut se soucier. Plusieurs institutions dont les bases semblaient solides se sont avérées être de véritables châteaux de cartes.
Ce fut le cas avec les faillites de Celsius Network, dans lequel la Caisse de dépôt et placement du Québec avait investi 200 millions de dollars, et de l’échange FTX, qui a entraîné des pertes d’au moins 1,3 milliard de dollars pour les épargnants qui y conservaient leurs cryptomonnaies.
Les cryptomonnaies ont toujours été considérées comme risquées, mais jusqu’ici, les retours sur investissement étaient assez gros pour faire oublier cette réalité. Ce n’est plus le cas.
Retrouver la confiance du grand public sera difficile pour le secteur.